Ce fameux rapport sexuel
Adeane Fleury est psychanalyste, membre de l’école lacanienne de psychanalyse.
Elle pratique la psychanalyse à Brasilia. (Brésil).
La vidéo a été enregistrée lors de son intervention dans le dispositif créé par Stella Ocampo et Eduardo José Bernasconi, nommé Andamiajes lacanianos nómades, à Buenos Aires, Argentine, invitée à parler de ses travaux actuels. Adeane Fleury s’exprime en portugais et est traduite en castillan. Vous trouverez ci-dessous le texte en français.
“Ce fameux rapport sexuel”
Adeane Fleury, avril 2021.
J’écris ce manifeste pour montrer qu’on peut faire les actions opposées ensemble, dans une seule fraîche respiration… je ne suis ni pour ni contre et je n’explique pas car je hais le bon-sens.
[…] On ne construit pas sur un mot la sensibilité ; toute construction converge à la perfection qui ennuie…
Tristan Tzara
Ce titre m’est venu d’une parole de Lacan, le 13 février 1973, dans le Séminaire Encore: « Il a quelque chose à faire avec ce fameux rapport sexuel dont il n’aura que trop l’occasion de s’apercevoir qu’il n’existe pas […] ».
“Fameux”, le terme convient puisqu’il se réfère à quelque chose qui n’existe pas en soi, une nouvelle infondée, une rumeur, un dire. Le rapport sexuel devient fameux, ou a une grande importance dans la vie de chacun, parce que confronté à son in-existence chacun insiste à le faire exister par la formation d’un couple, cet illusoire existence du rapport sexuel. “Fameux”, le rapport sexuel est encore plus lourd par son absence.
Et donc, on s’interroge: 1) Pourquoi ce rapport sexuel est-il si important et nécessaire? 2) Pourquoi n’existe-t-il pas? 3) Et dans tout cela, comment l’amour demeure-t-il ?
La question de POURQUOI LE RAPPORT SEXUEL SE REND-IL NÉCESSAIRE implique, par exemple, la nécessité que chacun a de former un couple, par “la dictature du être à deux”, comme dit Guy Hocquenghem sur la famille et le couple: “la forme finalement retrouvée par la modernité de domestication des individus […]”. Cette forme moderne ‘impérialiste d’organisation sociale est désormais la condition nécessaire de l’être social. “Le couple étant la figure et le concept du rapport sexuel possible.” C’est à cela que se dédie chacun: à la gestion de la crise de sa nécessaire vie à deux. Sachant que répondre à une nécessité fait perdre en liberté.
Lacan considérait cet importance que les gens attachent au rapport sexuel, quand il disait lors d’une conférence à Milan, le 3 février 1973 : “ […] tout le monde sait que la psychanalyse donne une certaine importance au […] rapport sexuel. Ce qu’on appelle “sexualité” par exemple, est mis au premier plan…” . Allouch tient également compte du fait que « le rapport sexuel exerce son empire sur l’ensemble des relations, que ce soient celles établies avec le divin ou celles des humains entre eux”. Ayant récemment dit lors d’un colloque de l’Elp à Paris : « Tout le monde a dans sa tête le rapport sexuel, nous sommes submergés par l’idée du rapport sexuel ». En observant un fati d’actualité: tout comme on a cru avec Freud devoir faire un “travail de deuil”, actuellement les gens font le « travail de l’amour », en discutant sur la relation, en s’engageant à faire réussir un couple, avec la triste obligation de construire un couple, cette forme la plus restrictive de la vie amoureuse. Comme nous le rappelle George-Henri Melenotte : “le couple est quand les gens sont collés ensemble et la politique lacanienne est tout sauf un nous« .
Donc, le rapport sexuel se fait nécessaire face à la difficulté de reconnaitre son inexistence et aussi l’inexistence de l’Autre. La sexualité étant la défense contre ces inexistences, comme l’a signalé Lacan: « […] la sexualité telle qu’elle est vécue, telle qu’elle opère, est […] quelque chose qui représente un ‘se défendre’ de donner suite à cette vérité qu’il n’y a pas d’Autre de l’Autre ». Et il ajoute qu’on invente toujours quelque chose pour combler ce trou de l’in-existence de l’Autre: “nous tous inventons un truc pour combler le trou dans le réel. Là où il n’y a pas de rapport sexuel, ça fait «troumatisme ». On invente ! On invente ce qu’on peut, bien sûr.” Voici la nécessité de l’espèce humaine : tamponner le trou, éviter la rencontre avec la propre castration, ou avec la singularité de son propre désir.
Nous savons que le catholicisme, « solide défenseur de l’existence du rapport sexuel », se présente pour satisfaire ce besoin. Allouch rappelle Clément d’Alexandrie qui a défini le rapport sexuel par son caractère productif, les enfants, les futurs fidèles. Et aussi Foucault, sur la « nature que révèle la coexistence exacte entre intention procréative et acte sexuel ». Comme dit Valter Hugo Mãe: “La vie était précipitée pour se marier et avoir des enfants, presque rien ne se faisait pour les idéaux divers, les rêves moins universels, les talents ou les vocations qui n’atteignaient pas d’abord à la chose chrétienne de grandir et de se multiplier.”
En ce qui concerne la présence du rapport sexuel dans l’érotique catholique, Allouch admet qu’il existe un rapport sexuel lorsque le trou « traumatisant » qui est pour chacun son in-existence, est tamponné par l’illusion d’un partenaire présent, avec lequel il réalise illusoirement un rapport de couple. La preuve en est le fait que cet illusoire accouplement donnerait lieu à une production, un enfant, fruit de l’amour, le support imaginaire de la copulation. Voici l’équation du rapport sexuel catholique : un homme + une femme = un enfant.
Lacan a été contre la position catholique, qui s’appuie sur l’existence de l’Autre de l’Autre et du rapport sexuel. Mais, comme l’a reconnu Freud en 1938, tout ce que la religion et la croyance avec son immense pouvoir a institué est « si simple et si inébranlable » car il trouve refuge dans le « besoin de protection de chacun, qui pense ne pas pouvoir passer sans le soutien de son dieu » , en montrant comment il est si difficile de briser les traditions! Mais bien sûr, Lacan lui-même a averti que “… le rapport sexuel : Il n’y en a pas… mais il faut tout de même bien dire que ça ne va pas de soi.” Et peut-être, c’est pour cela que tant de gens viennent nous voir pour parler exactement de ce rapport qui n’existe pas.
La question suivante serait alors: Qu’est-ce que cela veut dire qu’IL N’Y A PAS DE RAPPORT SEXUEL ? Avant de proposer une réponse, il faudra signaler combien est indispensable, pour la psychanalyse, cette formulation lacanienne sur l’inexistence du rapport sexuel, l’importance qu’Allouch a reconnue et a voulu faire remarquer. Dit Lacan: “J’ai énoncé – en le mettant au présent – qu’il n’y a pas de rapport sexuel. C’est le fondement de la psychanalyse. Tout au moins me suis-je permis de le dire.” Ou “Parce qu’il [Aristote] s’interroge sur le principe. Naturellement il n’a pas la moindre idée que le principe c’est ça, c’est qu’il n’y a pas de rapport sexuel.” Ou encore:
Un affreux du nom de FREUD, a mis au point un bafouillage qu’il a qualifié d’« analyse » […] pour énoncer la seule vérité qui compte: il n’y a pas de rapport sexuel chez « les trumains ».[..] Après l’expérience faite de l’« analyse », j’ai réussi à formuler ça non sans peine
Il n’y a pas de rapport sexuel: « fondement de la psychanalyse », « principe », « la seule vérité qui compte ». Avons-nous réalisé l’importance qui conviendrait à cette formulation? Et qu’est-ce qu’implique pour chacun le fait d’être désobligé de la nécessité ou alors deshabité du désir du rapport sexuel?
Ce avec quoi chacun a affaire, lorqu’il essaie d’établir un rapport sexuel, ce n’est pas à son partenaire en soi, mais à l’altérité, à l’Autresexe in-existant. Lacan dit : “Il n’y a pas d’Autre, d’Autre qui répondrait comme partenaire. La toute nécessité de l’espèce humaine étant qu’il y ait un Autre de l’Autre. C’est celui-là qu’on appelle généralement Dieu […]”. Ou alors: “l’Autre – d’où qu’on le prenne – l’Autre est absent, à partir du moment où il s’agit du rapport sexuel.” Cette absence configure un trou dans la subjectivité, “trou par où manque au réel ce qui pourrait s’inscrire du rapport sexuel” . Un trou qui ne se laisse pas remplir pour quoi que ce soit. Dans la relation avec le partenaire, la rencontre se donne avec l’Autre inexistant, quand on a l’occasion d’apprendre qu’il y a l’impossible: de jamais pouvoir écrire le rapport sexuel. « L’éthique et l’érotique ont changé », dit Allouch. Là où on pensait avoir un partenaire, on est seul. Cette troumatisante inexistence de l’Autre étant alors ce qui suscite l’excitation sexuelle.
Dans ce sens, selon Allouch, l’excitation est « la grande question à laquelle la psychanalyse a affaire, car elle doit considérer qu’il y a de l’excitation et que les chairs se précipitent à la recherche d’une satisfaction qu’elles n’obtiendront que selon un certain versant, celui de la déception de n’avoir jamais accès à la jouissance de l’Autre, ni au rapport sexuel ». “Aprés l’amour, bonjour tristesse!”. Cependant il est possible de sortir du traumatisme sexuel et d’accéder au manque de désir de rapport sexuel (manque aussi dénominé “santé mentale” ou “liberté”).
Il n’existe pas de rapport sexuel, cependant Il EXISTE DE L’EXCITATION SEXUELLE – “L’Autre jouit-il?” c’est l’insistante question que, selon Allouch, chaque excitation porte, question que chacun pose en étant excité, et non en discourant. Et il observe que “l’on ne s’y fait pas à l’idée que l’Autre, que l’Autresexe, puisse ne pas jouir, jouir de sa propre jouissance, laquelle a le statut d’un possible logé à l’horizon de l’excitation (voici l’imaginaire), intensifiant l’excitation et qui, pour finir, se dérobe, s’évanouit, disparaît, s’avère ne point exister (voici le réel)” . Donc un Autre qui n’existe pas, mais qui n’est pas sans consistance, à la fois réelle et imaginaire. Un Autre, qui n’exerce son rôle qu’en tant qu’in-existant.
Ainsi, c’est le trou de l’in-existence de l’Autre qui est à l’origine de l’excitation et non pas ce qui semblerait occuper ce trou ou être à la place de cet Autre inexistant (l’objet, la zone ou la manière). Selon Lacan, c’est ce trou « qui est érogène, qui est actif, sorte de trou volcanique qui intensifie l’excitation d’autant plus que l’on s’en approche. ”
Qui est cet grand Autre impliqué dans la question de l’excitation sexuelle ? Dans la définition lacanienne du grand Autre, « l’altérité est un Autre que soi, et non un Autre de soi. » D’où la nécessité de distribuer l’érotique en deux analytiques différentes. Allouch dit : « Une seule suffirait si l’Autre était l’Autre du sujet et non pas ce qu’il est, un Autre que le sujet. » Car même dans son existence, cet Autre en tant que tel ne dépend pas du sujet. Comme disait Lacan dans Télévision: « Si y’a pas de rapport sexuel, c’est que l’Autre est d’une autre race.”
Donc, l’excitation ne vient pas de soi-même, ni de l’objet de désir, mais c’est « en se tournant vers l’Autre que l’être parlant se trouve excité. C’est donc de cet étrange Autre, inexistant et insistant, de qui le sujet reçoit la demande qui l’excite. » Dans cette conception, ni la pulsion, ni le fantasme, ni le phallus, ni non plus le concept de libido, qui adviennent dans la première analytique du sexe, n’expliquent le fait qu’il y ait de l’excitation.
Le sexe proprement dit qui “est partout là où il ne devrait pas être”, et, là où il est, il n’intervient pas en tant que sexe, ni en tant que rapport sexuel. Allouch nous dit qu’il faudrait mesurer l’énormité de cet énoncé, car dans “ce deuxième sens du «sexuel», on devra admettre que c’en est fini de l’idée de la pulsion sexuelle, du fantasme envisagé comme manifestation du sexe, du phallus comme sexué, ni ce tiers terme qui aurait permis d’écrire un rapport sexuel.” “Phallus, fantasme, pulsion, objet ont été sexualisés au sens où on a voulu, là était l’erreur, y voir autant d’implicites figures du rapport sexuel.” Fini la version unitaire de la sexualité.
Lorsque Lacan énonce que “le sexe ne définit pas un rapport.” Il éloigne le pansexualisme, observe Allouch, « le sexe n’est pas tout, pas tout est sexuel ». Allouch déclare même s’être consacré à libérer le sexe de la sexualité depuis 1998. Tandis que le catholicisme n’a pas cessé de concevoir le sexe comme un rapport sexuel et de proposer plusieurs versions. Contrairement à la conception chrétienne, Lacan a délié le logos et l’éros : « Vous affirmez que le logos régule de part en part le rapport sexuel, qu’il y opère? Eh bien! Non – répond-il aux catholiques – il n’y a pas de logos sexuel : le sexe est sans raison. »
Dans cette excitation qui se loge dans la deuxième analytique du sexe, le rapport sexuel est absent. Cela dit, l’attraction que l’objet du désir exerce n’est pas due aux traits qu’il possède en soi. Dans ce cas, chacun est libéré de l’inquiétude excessive avec l’esthétique du corps, par exemple. Vu que, à la question de « Comment un homme aime-t-il une femme?” Lacan répond : « Par hasard! » Et ajoute : « Sauf exception, on ne baise qu’une femme que de temps en temps, parce qu’on baise avec la chose ». Pour Allouch, dans la scène ainsi convoquée, la présence d’une femme ne s’oppose ni n’exclut celle de la chose. « Une femme » concerne ici la première analytique du sexe, tandis que la chose se réfère à la deuxième analytique. Et il précise que l’accès de cette « une femme » à sa jouissance dépend d’une condition qu’elle ne se laisse pas embarquer dans ce qui lui est proposé, c’est-à-dire se prendre pour cette chose ou pour cet Autre in-existant .
UNE NOUVELLE ÉROTIQUE – La bonne nouvelle, c’est que, dans cette optique, l’érotique est susceptible de se modifier. Chez Platon, l’abandon du sexe fait place à une érotique transcendantale, chez Lacan, l’abandon du fameux rapport sexuel donne lieu à l’absence de désir de rapport sexuel. L’objet disparaît et à la fin de l’incarpation, l’Autresexe apparaît comme ayant suscité l’excitation, cet Autre n’étant rien d’autre qu’un trou. Ce trou que Lacan nomme un vrai trou, qui se situe entre le réel et l’imaginaire: “[…] le vrai trou est ici où se révèle que: il n’y a pas d’Autre de l’Autre. À la place de l’Autre de l’Autre, il n’y a aucun ordre d’existence.”
Cette excitation ainsi sollicitée s’affirme dans l’absence de désir de rapport sexuel. Pour Allouch, l’enjeu n’est pas mince, car Lacan rattachait l’absence de rapport sexuel à la liberté en annonçant en 1971 : « […] ce qu’on appelle liberté, alors qu’elle est exactement identique à cette absence de rapport sexuel. » Cette liberté que Lacan affirme être conquise, lorsque le sujet, à la fin de son parcours analytique, sera guidé par les trois inexistences (de l’Autre de l’Autre, de la jouissance de l’Autre et du rapport sexuel).
Voici la nouvelle érotique. Une érotique sans objet, sans rapport sexuel, en consonance avec l’affirmation de Foucault selon laquelle “la scène sexuelle est une scène à un seul personnage”. L’érotique sans désir de rapport sexuel est autre chose, où le désir sexuel se réalise en dehors du champ sexuel, mais pas en dehors du champ érotique. Comme le propose Melenotte : « Pour être érotique, pour avoir sa place dans les chairs qu’elle excite, elle n’en est pas moins spirituelle car, à la place de l’Autre, il n’y a plus un objet qui l’incarne. Désormais, chacun s’attache aux valeurs de l’objet. »
Cependant, nous sommes loin de cette nouvelle érotique. Allouch commente les débats actuels sur une relation sexuelle vu comme abusive. Avec le mot d’ordre : “Les hommes n’ont plus désormais qu’à se tenir à carreau” qui introduit dans l’érotique une certaine menace, en imposant des limitations par un consentement qui inclut une pensée restrictive binaire de oui ou non, où on prétend savoir exactement à quoi l’on consent. Allouch s’interroge :
Établira-t-on la liste des mille caresses possibles dès lors que l’on s’engage dans un corps à corps charnel ? Ce consentement ne serait envisageable avec quelque sérieux que si l’érotique faisait bon ménage avec la maîtrise. […]Un seul « consentement » convient à l’érotique, celui que l’on s’accorde en renonçant à la maîtrise, […]Michel Foucault proposait que rien d’érotique ne fasse l’objet d’une législation. Seule la violence, disait-il, est condamnable. Ne pourrait-on plus s’en tenir là ? Devrait-on désormais soumettre l’érotique à cette tendance moderne à vouloir tout peser, évaluer, contrôler ?
ET L’AMOUR DANS TOUT CELA, COMMENT RESTE-IL? – Il suffirait de s’en tenir à ce que Lacan a proposé en se demandant : « L’amour est-il ça: avoir fait un bout de chemin avec quelqu’un?” Ou: « Il ne serait peut-être pas question d’amour s’il n’existait pas la culture ». Le rapport sexuel comme une construction culturelle, comme Foucault a conçu la sexualité.
Dans son livre L’Amour Lacan, Allouch conclut qu’il n’y a pas une théorie de l’amour et que Lacan sans donner le dernier mot sur l’amour, a laissé ouvert a chacun de parler de son expérience amoureuse. Mais Allouch propose quelques pièces du puzzle qui compose “Un Nouvel Amour”, comme étant celui qui saurait jouer le jeu de sa propre limite: “aimer c’est obtenir l’amour que l’on n’obtient pas”. “Aimer c’est laisser l’autre être seul, seul et aimé, aimé et seul”. Un amour qui ne nuit en rien à la liberté et la précieuse solitude de l’autre.
Interrogé sur l’amour sous cette nouvelle érotique, Melenotte répond :
C’est un amour libéré du sexe, un amour qui ne vise plus le rapport sexuel, où le désir n’est plus sexuel, mais vise une érotique spirituelle. Libéré de l’obligation du sexe, c’est un nouvel amour, dans un rapport d’ouverture au monde. Il ne s’agit plus d’un amour total, l’amour jaloux, l’amour possession de l’objet aimé, car le partenaire n’est plus aimé comme objet sexuel, où l’être aimé est synonyme de liberté. Comme un être libre, je m’adresse à un autre libre, il n’y a plus de rapport de domination, d’amour exclusif, d’amour fou et terriblement aliénant.
En réalisant l’inexistence de l’Autre, l’être parlant est libre, libéré de mettre un objet à la place de l’Autre, par l’incarpation (incarnation et occupation de l’Autre par l’objet du désir) pour faire exister le rapport sexuel. Libre de l’obéissance à la morale chrétienne comme principes fondamentaux d’une « éthique sexuelle que Foucault considérait triste.” Il reste la question: qui peut se libérer de faire exister un rapport sexuel et de découvrir une nouvelle érotique?
Notes Bibliographiques
1 Intervention au Groupe de travail Andamiajes Lacanianos, Argentine, 07/04/2021.
2 Tristan Tzara, Sete manifestos DADA, Lisboa, Hiena Editora, Abril 1987, pp. 11-12.
3 Jacques Lacan, Mais ainda, 13/02/73.
4 Guy Hocquenghem, “L’avenir est au couple”, L’être-à-deux, forme totalitaire de la modernité, Chimères 2009/1 (n° 69), pages 199 à 202.
5 Alain Grosrichard, “Estrutura da caserna”. Cit in: Guy Hocquenghem, op. cit.
6 Jacques Lacan, 1973-02-03, La psychanalyse dans sa réference au rapport sexuel. Lacan in Italia 1953-1978, Milan, La Salamandra, 1978, pp. 58-77.
7 Jean Allouch, « Cópula Carnalis », in Après Les Aveux de la chair, Généalogie du sujet chez Michel Foucault. Paris, Epel, 2020, p.169.
8 Jean Allouch, Colloque de l’École lacanienne de psychanalyse, Lacan, le moment Soury: « parler, dessiner, écrire, manipuler » 26 et 27 septiembre 2020, Paris.
9 Jean Allouch invité de Delia Kohen, 08/06/2019.
10 Jacques Lacan, A Lógica do fantasma, 25/01/67.
11 Jacques Lacan,Os Não tolos erram, 19/02/74.
12 Jean Allouch, “Deux différentes analytiques du sexe: déchariter”. Bruxelles, Ali, mai 2019.
13 Valter Hugo Mãe, Contra mim, Rio de Janeiro, Biblioteca Azul, 2020.
14 Jean Allouch, “Cópula Carnalis”, Op. cit., p.162-163.
15 Sigmund Freud, Edição Standard Brasileira, vol XXIII: O que é verdadeiro em religião. P.152.
16 Jacques Lacan, L’insu… ,15/03/77.
17 Jacques Lacan, Momento de concluir, 11/04/78.
18 Jacques Lacan, O Saber do psicanalista… ou pior, 15/12/71.
19 Jacques Lacan, Momento de concluir, 17/01/78.
20 Jacques Lacan, O Sintoma, 16/03/76.
21 Jacques Lacan, O Saber do psicanalista… ou pior, 03/03/72.
22 Jacques Lacan, 19/02/74 In Allouch, Autresexe, p.95.
23 Jean Allouch, Pourquoi y a-t-il de l’excitation sexuelle plutôt que rien?
24 Jean Allouch, L’Autresexe, p.95.
25 Jean Allouch, “De l’excitation”, Op. cit., p. 8.
26 Jean Allouch, “De l’excitation”, Op. cit., p.1.
27 Jean Allouch, De l’Excitation, Op. cit., p. 8.
28 Jean Allouch, Pourquoi y a-t-il de l’excitation sexuelle plutôt que rien? P. 43.
29 Jean Allouch, “De l’Excitation”, intervention lors du colloque “L’étoffe d’un corps”, proposé par l’École de Psychanalyse Sigmund Freud, Paris, 18-19 mars 2017. In www.jeanallouch.com.
30 Jacques Lacan, Télévision, 1974.
31 Jean Allouch, Pourquoi y a-t-il de l’excitation sexuelle plutôt que rien? Pp. 43-44.
32 Jean Allouch, Pourquoi y a-t-il de l’excitation sexuelle plutôt que rien? Pp. 77-78.
33 Jacques Lacan, Momento de concluir, 15/11/77.
34 Jean Allouch, Pourquoi y a-t-il de l’excitation sexuelle plutôt que rien? P. 75.
35 Jean Allouch, « Cópula Carnalis », Op. cit.,p.154.
36 Jean Allouch, « Cópula Carnalis », Op. cit.,p.158.
37 Jacques Lacan, Os não tolos erram, 18/12/73.
38 Jacques Lacan, “Discours de clôture des journées des cartels”, In: www.ecole-lacanienne.net.
39 Jean Allouch, « Cópula Carnalis », Op. Cit.
40 Jean Allouch, Pourquoi y a-t-il de l’excitation sexuel plutôt que rien? P. 78.
41 Jean Allouch, Pourquoi y a-t-il de l’excitation sexuelle plutôt que rien? P. 82.
42 Lacan, O Sintoma, 13/04/76.
43 Jacques Lacan, De um discurso que não seria do semblante, 17/02/71.
44 Jean Allouch, “Du psychique, du spirituel, du religieux”. 20/03/2016. In www.jeanallouch.com
45 Jean Allouch, “La scène sexuelle est à un seul personnage”, Foucault: la sexualité, l’Antiquité, 11/04/2005. In www.jeanallouch.com
46 George-Henri Melenotte, Seminaire De la nuit, 2020/2021.
47 http:/oedipe.org/une-nouvelle-erotique-par-jean-allouch. 17/01/2018, (Trad. para o português In www.jeanallouch.com, Fev/2019).
48 http:/oedipe.org/une-nouvelle-erotique-par-jean-allouch. 17/01/2018, op. cit.
49 Jacques Lacan, Os Não tolos erram, 18/12/78.
50 Jacques Lacan, A Angústia, p. 119.
51 Jean Allouch, L’Amour Lacan. Paris, Epel, 2009. (O Amor Lacan, RJ, Cia de Freud, 2010).
52 George-Henri Melenotte, Séminaire De la nuit, 20/01/2021, séance 7.
53 Michel Foucault, Subjectivité et vérité. Seuil, Gallimard, 2014, p. 18.