Séminaire « Le bestiaire de Lacan »
Dominique-Anne Offner
Parmi toutes les entrées possibles pour aborder le séminaire de Jacques Lacan, il en est une qui est assez surprenante : le bestiaire. Le relevé et le référencement sont faits. Ce ne sont pas moins de cent vingt-cinq « bêtes » qui viennent émailler le séminaire, et quelquefois à plusieurs reprises, pour toutes sortes de qualités qu’elles présentent, voire ce qu’elles représentent quand elles apparaissent dans des rêves.
Dès la séance du 13 janvier 1953, nous entrons dans le vif du sujet :
Et c’est bien cela qu’il y a de grave. Bien entendu, il ne suffit pas de « savoir » : il ne suffit pas que nous ayons une certaine conception de l’ego pour que notre ego entre en jeu à la façon du rhinocéros dans le magasin de porcelaines de notre rapport avec le patient : ça ne suffit pas.
D’emblée, nous serions tentés de dire que l’expression française parle de l’éléphant dans un magasin de porcelaines, et c’est de prendre les occurrences telles qu’elles se présentent que nous aurons meilleure idée de la singularité de Lacan. La dernière mention faite d’un animal, le singe, se trouve dans la séance du 8 mars 1977, séminaire « L’insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre » :
Car pourquoi, au nom de quoi, sinon au nom d’un être qu’il faut tout de même situer quelque part, d’un être qui aurait fait ça expressément à la manière de l’homme, comme si l’homme… qui – lui – manipule et trifouille des choses …comme si l’homme tout d’un coup avait vu qu’il avait un singe, un singe-Dieu – je veux dire que Dieu le singerait – comme si tout partait en somme de là, ce qui en somme boucle la boucle. Chacun sait que le dieu-singe, c’est à peu près l’idée que nous pouvons nous faire de l’idée de la façon dont naît l’homme et ça n’est pas non plus quelque chose qui soit complètement satisfaisant.
De nombreuses disciplines transversales sont convoquées là, de l’éthologie aux fables, de la psychologie animale aux locutions françaises : elles viennent éclairer la réflexion à voix haute de Lacan et vont nous permettre d’exercer notre fonction critique. De ce fait, ce sont aussi des questions subsidiaires qui pourront advenir et soutenir notre propre approche du séminaire.
Bibliographie : le séminaire de J.Lacan, de la séance du 18 novembre 1953 à la séance du 9 mai 1978, version en ligne sur le site : www.staferla.free.fr D’autres lectures seront annoncées au fil du séminaire.
Le lieu et les dates : Les séances auront lieu de 20h à 22h. à Ithaque, 12 rue Kuhn à Strasbourg, au 3ème étage. Les mercredis 4 et 18 mars, 1er et 15 avril, 6 et 20 mai, 3 et 17 juin 2020. Le tarif pour les 8 séances est de 50€, payables au démarrage du séminaire.
L’inscription se fait par mail à l’adresse suivante : da-offner@sfr.fr